Des marges chirurgicales « étroites » n’ont pas d’impact sur le pronostic dans le carcinome de Merkel : étude rétrospective multicentrique - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le traitement de référence du carcinome de Merkel (CCM) aux stades précoces (I à III AJCC) est la chirurgie élargie. Bien que l’exérèse de la tumeur primitive avec des marges de 1 à 2cm soit recommandée, certains auteurs préconisent des marges plus étroites dans cette population âgée. En l’absence de données pour conforter cette recommandation, notre objectif était d’évaluer si des marges « étroites » (0,5 à 1cm) étaient associées au risque de récidive ou de décès dans une cohorte rétrospective.
Matériel et méthodes |
À partir d’une cohorte multicentrique établie entre 2008 et 2019, nous avons inclus les patients CCM ayant une atteinte locale ou loco-régionale (stades I à III AJCC) traitée par chirurgie (marge latérale minimale 0,5cm), associée à un traitement à visée curative de l’aire ganglionnaire si N+. Les survies spécifique, globale et sans récidive étaient comparées entre les groupes « marges étroites » (0,5 à 1cm) vs « marges élargies » (>1cm), en analyse multivariée.
Résultats |
Parmi les 214 patients inclus (stade I : 45,3 % ; stade II : 32,3 % ; stade III : 22,4 %), la marge latérale médiane était de 2cm (Q1–Q3 : 1–2,8cm), majoritairement en tissu sain (92,5 %) et complétée par une radiothérapie du site opératoire (79,0 %). Les patients du groupe « marges étroites » (27,1 %) étaient plus âgés (p=0,0005), plus souvent de sexe féminin (p=0,01), immunodéprimés (p=0,018) avec des tumeurs cervicocéphaliques (p=0,001), en comparaison avec les patients du groupe « marges élargies » (72,9 %). Au cours d’un suivi médian de 50,7 mois (IC95 % 44,3–62,1), la survie spécifique, la survie sans récidive et la survie globale ne différaient pas entre les groupes « marges étroites » vs « marges élargies ». L’analyse de survie stratifiée par stades AJCC ne montrait pas de différence entre les groupes « marges étroites » vs « marges élargies ». En analyse multivariée, l’âge, le sexe masculin, le stade III et les marges non saines (R1) étaient associés au décès spécifique ; l’âge, le sexe masculin et les marges non saines (R1) étaient associées au risque de récidive. Les marges non saines (n=16 marges R1 chez 15 patients) étaient plus souvent situées en profondeur (n=14) que latéralement (n=2).
Discussion |
Cette étude est la première évaluation de l’impact des marges « étroites » (0,5–1cm) sur le pronostic des patients CCM, qui prenne en compte des facteurs de confusion essentiels tels que le stade, le statut des marges et la radiothérapie adjuvante. Des marges « étroites » n’étaient pas associées au risque de récidive, de décès spécifique ou global, quel que soit le stade AJCC, dans une population ayant majoritairement des marges saines et une radiothérapie du site opératoire. Les marges non saines (R1), facteur pronostique péjoratif, étaient le plus souvent situées en profondeur, soulignant l’importance d’une résection chirurgicale emportant le plan anatomique profond.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carcinome de Merkel, Chirurgie, Marges d’exérèse
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A132-A133 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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